mardi 9 juillet 2013

Voter la Bible ?

"Le romancier catholique du Sud verra de nombreuses images déformées du Christ, mais il aura certainement l'impression qu'une image déformée du Christ vaut mieux que pas d'image du tout. Je pense qu'il sentira beaucoup plus de parenté avec les prophètes d'arrière-pays et fondamentalistes hurlants qu'il n'en éprouvera avec des éléments plus polis pour lesquels le surnaturel est une honte et pour qui la religion est devenue un département de sociologie, de la culture ou du développement personnel"
Flannery O'Connor

La campagne du Pasteur évangéliste Billy Graham
"Voter la Bible" telle était l'apothéose un peu folle, nécessairement, d'après Flannery O'Connor du pasteur Billy Graham pour les récentes élections américaines.

Nous sommes au sein de la Foi parce que nous n'y sommes pas complètement aussi, inquiets comme tout un chacun en permanence. L'amour connaît aussi le prix de cette inquiétude.

En fait nous ne savons jamais ou trouver le repos. Le Sermon des béatitudes renseigne les intellectuels modernes à ce sujet. Rien n'est vraiment prévu pour eux, nulle récompense spécifique, comme pour tous les autres qui se sont chargés de pouvoir ou de richesses.

Comme si le spirituel récompensait des qualités détournées ou refoulées ou rendues ridicules par le monde de la consommation échevelée.

Si seulement il n'y avait que les acteurs économiques réguliers ; finance, industrie, etc. pour proposer de consommer et de s’empiffrer...

Les Etats ne sont pas en reste : ils proposent une consommation sociale toujours croissante, et distribuent des inventions idéologiques hebdomadaires et quasi-quotidiennes, comme des petits fours.

Si nos egos pouvaient saisir cette mascarade comme d'un immense ennui, nous n'y serions pas.

Etre plein d'un savoir faux et fabriqué à mesure des contextes et de l'occasion, immobilise l'esprit en quelque sorte, comme sous l'effet d'une nourriture que nous découvrons indigeste après s'en être repu.

Nous n'avons pourtant aucune obligation en ce sens, au contraire, par nature, l'homme est porté vers la liberté.
Il aura simplement suffit de parvenir à déplacer le problème du choix chez l'individu, pour le rendre inconscient de sa possibilité de liberté. C'est à dire le nourrir et l'entretenir en toute ignorance par des sucreries de l'âme.

En matière de sucrerie je préfère les nobles calissons du sieur Graham au Nutella progressiste.
C'est affaire de goût.

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